SOUVENIRS AMBULANTS
Cécile est arrivée la veille à Paris et s’est installée
dans l’appartement.
Elle a été très étonnée de recevoir l’invite du notaire a
se présenter à l’ouverture de la succession d’une
parente éloignée, décédée sans autre famille restante
qu’elle.
Perdue de vue depuis très longtemps cette cousine de sa
mère habitait son logement parisien deux
trois fois l’an. Cécile se souvient qu’elle venait passer
quelques jours chez elle lors de son séjour.
Elle attendait toujours avec impatience la venue de sa
cousine à Paris.
Penchée à la fenêtre Cécile se remémore ces périodes
de vacances très heureuses ou elle découvrait
Avec fascination la capitale, ce quartier était très vivant,
plein de surprise pour la petite provinciale
qu’elle était à l’époque. La vie explosait tôt le matin
avec le tintamarre des bidons du camion laitier,
venait ensuite le ramassage des poubelles.
De la fenêtre comme aujourd’hui elle apercevait les toit
entourant le dôme du Panthéon.
Le son des cloches de l’église sainte Geneviève
accompagnait la journée des habitants du quartier.
Elle avait la permission de jouer dans la rue avec deux
fillettes de son âge, elles faisaient le tour du
pâté de maisons, sans oublier de sonner en passant à
toutes les portes d’immeubles dans les éclats
de rire et un sauve qui peut rapide pour échapper aux
concierges.
Elle aimait dès qu’elle entendait un air d’accordéon se
précipiter à la fenêtre, sa cousine enveloppait
une petite pièce dans un bout de journal qu’elle lançait
au musicien ambulant.
Elle n’était pas la seule, d’autres fenêtres s’ouvraient et
les petits paquets tels des papillons se posaient
sur le trottoir aux pieds de l’artiste, des badauds
l’entouraient. Il poussait la goualante s’accompagnant
de son accordéon, des airs connus de vieilles chansons
françaises repris par les curieux.
Parfois un de ces musiciens vendait des partitions
à l’auditoire .
Un autre souvenir surgit pour Cécile de cette période
lointaine, sur la place Contrescarpe les jours de fête
se tenait un crochet radiophonique, c’était un vrai
bonheur les gens se tenaient autour d’un plancher
surélevé
occupé par deux trois musiciens, l’animateur relevait
le nom des futurs concurrents, chacun se présentait et
entonnait sa ritournelle souvent le temps des cerises
ou ma guêpière et mes longs jupons.
Le public debout écoutait et par des applaudissements
ou des huées récompensaient et sanctionnaient les
concurrents.
Elle trouvait terrible l’instant ou la chanson stoppait
sous les quolibets, le présentateur tapait un coup
vigoureux sur un gong
ce qui déclenchait les rires et les moqueries du public
, en fait tous espérait cet instant, les candidats peu
doué au physique ingrat,
afin de déclencher le coup de gong. C’était des moments
très gais, noyés dans les rires et les huées .
A ces souvenirs qui remontent à son enfance Cécile
est assaillie par la mélancolie les regrets;
Sur la Contrescarpe qui a changé de figure, plus de
crochets et en bas des immeubles ou dans les cours les pièces ne pleuvent plus
des fenêtres aux pieds de l’accordéoniste.
Ce Paris n’existe plus !!!
C’était un Paris plein de chaleur humaine, joyeux, on se regardait en se croisant, les gens se saluaient comme dans un village.
Maintenant l’indifférence s’est installée et plonge les habitants des quartiers de Paris dans la solitude……..Tout a changé !!!
Cécile ne souhaite pas vivre dans un endroit ou chacun vit dans sa bulle.
Demain elle a rendez-vous chez le notaire elle lui remettra les clés il se chargera de la vente de l’appartement.
Elle gardera ses souvenirs
Huguette.
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